Alors que certains films de l’an dernier sont encore en
salles, on vous propose une liste de nos dix films favoris de 2017 avant de
tourner la page vers une nouvelle année de cinéma.
Cette liste a été établie d’un commun accord, et a donc été
bien compliquée à structurer, on vous proposera donc aussi une liste des
mentions spéciales que l’on n’a pas pu mettre dans ce top 10, faute de place !
N’hésitez pas à partager vos classements et à discuter de nos choix, en commentaire
ou sur les réseaux sociaux !
10. Logan (James Mangold)
Venant clôturer la trilogie de Wolverine incarné par Hugh
Jackman, Logan a été pour nous une bombe dans l’univers très codifié des films
de superhéros, tant dans la forme que dans le fond. Le film se veut notamment
bien plus mature que ce qu’il se fait généralement dans le genre. Cela passe
par une dose de violence bien plus élevée (c’est l’un des très rares films de
superhéros à être interdit aux moins de 16 ans) et aussi par un aspect road
movie dans un futur proche quelque peu dystopique très mélancolique qui nous a
séduits. Logan et le professeur Xavier (Patrick Stewart) subissent les
séquelles physiques et psychologiques de leur vie tourmentée, et leurs
interprètes parviennent à leur donner une réelle subtilité.
Logan est pour nous le meilleur film de super-héros depuis
The Dark Knight de Christopher Nolan et mérite donc sa place dans ce top.
9. Get Out (Jordan Peele)
Faire un thriller d’horreur bien réalisé avec un scénario
cohérent, est-ce compliqué ? Si les énièmes suites des franchises comme
Insidious, The Conjuring etc, creuses et sans inspiration nous donnent envie de
répondre oui, Jordan Peele est venu bousculer nos attentes avec son premier
long-métrage. L’histoire est originale, et la mise en scène particulièrement
soignée, et ce malgré son budget relativement faible (4,5 millions de dollars).
Dans Get Out, l’horreur est bien humaine, et les antagonistes sont pour une
fois bien écrits et possèdent une consistance qui permet de bien comprendre
leurs motivations. A cela s’ajoute un intéressant propos social sur la question
raciale aux Etats-Unis traitée avec une dose de cynisme et d’ironie sans tomber
dans la facilité ou dans le manichéisme. Vivement le prochain film de Jordan
Peele !
8. Faute d’amour (Andrei Zvyagintsev)
Zvyagintsev est-il misanthrope ? C’est en tout cas
l’impression que nous donne sa filmographie récente (Léviathan, 2014) tant elle
porte un regard pessimiste sur les relations humaines. Dans Faute d’Amour, il
est question d’un couple en pleine séparation dont le quotidien se retrouve
bouleversé par la disparition de leur enfant. Non contents d’avoir causé la
fuite de leur fils, les deux parents continuent de montrer le pire d’eux-mêmes
au cours du long-métrage. Le réalisateur traite avec étonnante justesse la
solitude et le mal-être de ces personnages, en restant économe sur les
dialogues. Ces sentiments trouvent leur résonance dans les paysages froids et
bétonnés de la Russie : Zvyagintsev tourne le dos à la société comme l’enfant
qui s’enfuit, en nous offrant ses plus beaux plans dans les lieux dépourvus de
présence humaine.
Mieux que personne, il nous montre ce qu’il advient
lorsqu’on manque d’amour.
7. 120 battements par minute (Robin Campillo)
Deux histoires sont présentes au sein de ce film. La
première est celle d’Act Up Paris, association militante de défense des
victimes du SIDA. Robin Campillo met notamment en scène les assemblées
générales de l’association, où l’on découvre et l’on apprend à connaître les
différents personnages. Ces scènes sont particulièrement immersives et
permettent de cerner le contexte politique et social de l’époque. Cette
première histoire laisse progressivement la place à une autre, plus intime,
celle de la rencontre entre Sean (Nahuel Perez Biscayart) et Nathan (Arnaud
Valois).
La manière dont le film est rythmé et dont les histoires
s’entremêlent participe à créer une véritable fresque sociale, sublimée par la
musique électronique d’Arnaud Rebotini.
6. I Am Not Your Negro (Raoul Peck)
Cinéaste très engagé (Lumumba), Raoul Peck signe avec I Am
Not Your Negro le meilleur documentaire de l’année. Celui-ci retrace la lutte
des américains noirs pour l’obtention des droits civiques. Peck prend
comme point de départ un texte de James Baldwin qui suit trois figures
principales du mouvement : Malcolm X, Martin Luther King et Medgar Evers.
Le long-métrage réussit le tour de force d’allier une
documentation dense et détaillée à une immersion totale dans les faits qu’il
dénonce. On a rarement aussi bien parlé de la condition des afro-américains au
cinéma. Un film à voir et à faire voir au plus grand nombre.
5. Le Redoutable (Michel Hazanavicius)
Le cinéma français est plein de ressources, et le
réalisateur des très célèbres OSS 117 nous le prouve une fois de plus. A la
fois comédie et biopic sur Jean-Luc Godard, le Redoutable apporte un vent de
fraicheur aux deux genres en se permettant de casser les codes et en
s’accordant une grande liberté dans la réalisation. A la manière de Godard,
Hazanavicius expérimente différents formats d’image et joue sur les couleurs
tout au long du film. Louis Garrel est épatant !
4. Blade Runner 2049 (Denis Villeneuve)
Avec cette suite de l’un des plus grands monuments de la
science fiction, Denis Villeneuve s’impose comme un géant contemporain du
genre. On a adoré le travail de mise en scène, les couleurs et le rythme, qui
vont à l’encontre de la quasi-totalité des superproductions américaines, tout
en respectant l’âme de l’oeuvre originelle. On vous renvoie vers notre critique
pour un avis plus détaillé, pour notre part, on attend avec impatience son
adaptation de Dune à venir.
3. Grave (Julia Ducourneau)
Deuxième film d’horreur et deuxième premier long-métrage de
ce top, Grave est pour nous exactement ce qu’il fallait au cinéma français : un
très bon film de genre. Loin d’être une banale histoire de cannibalisme, Grave
est aussi un film sur les passions et les pulsions, ainsi qu’une initiation
vers l’âge adulte et l’acceptation de soi. Garance Marillier, actrice fétiche
de la réalisatrice, crève l’écran. A celà s’ajoute un vrai travail sur
l’esthétique qui crée une ambiance presque sensuelle, jusqu’à que le gore ne
refasse surface. On espère que cette réussite va ouvrir la voie à d’autres
oeuvres.
2. Au-Revoir là Haut (Albert Dupontel)
Donner les moyens financiers à un cinéaste à contre-courant
et talentueux comme Albert Dupontel est l’assurance d’obtenir un film unique et
monumental. Au-Revoir là Haut traite avec énormément de poésie de la période de
l’après-guerre, et des conséquences physiques et psychologiques de la guerre
sur les hommes. On a ri et on a pleuré.
Voir notre avis détaillé dans l’article “Rattrapages
Novembre 2017”.
1. La La Land (Damien Chazelle)
Si La La Land arrive premier de notre top, c’est parce que
presque un an après sa sortie, on s’en souvient comme si on l’avait vu hier.
Des costumes à la musique, en passant par la mise en scène et le jeu d’acteurs,
tout nous a plu dans cette comédie musicale contemporaine. Les thèmes musicaux
accompagnent l’histoire de manière cohérente (et on passe encore la BO à la
maison au moins une fois par semaine !). La La Land donne envie de chanter, de
danser, de réaliser ses rêves.
Mentions spéciales
Silence (Martin Scorsese)
Split (M. Night Shyamalan)
The Lost City Of Z (James Gray)
Le Sens de la Fête (Olivier Nakache et Eric Toledano)
Baby Driver (Edgar Wright)
Dunkerque (Christopher Nolan)
Good Time (Joshua et Ben Safdie)
Après La Tempête (Hirokazu Kore-eda)
The Florida Project (Sean Baker)
Problemos (Eric Judor)
Coco (Lee Unkrich)
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